Des agents enquêteurs outillés pour l’analyse genre au profit du projet CASCADE.

C’est au cours d’une formation organisée du 25 au 29 Juillet 2023 à l’hôtel FREEDOM, à  Porto-Novo dans la capitale politique du Bénin. Cet espace d’échange, de transfert et d’acquisition de connaissances a été  institué en prélude à l’analyse genre, une étude parmi la kyrielle à réaliser pour le compte du projet CASCADE.

Ils étaient au nombre de 24 au total, venus du nord et du sud du Bénin, ayant bénéficié de ces cinq jours d’apprentissage. L’objectif visé, entre autres, c’est de les orienter sur tout le processus et la méthodologie de l’étude genre. Pour la circonstance, c’est Marie Angélique FAYE, consultante internationale sénégalaise, experte genre, qui a conduit de bout en bout  la formation. Cette occasion lui a permis de développer des concepts clés liés au genre, tout en articulant sa formation autour de quelques grands thèmes à savoir : les normes sociales ; les prises de décisions économiques au niveau des ménages ; les violences basées sur le genre ; la disponibilité et l’accès à l’utilisation des services publics sur la nutrition ; la sécurité alimentaire et la santé ; le leadership féminin ; l’impact du changement climatique sur la nutrition.

Les enquêteurs en salle de formation

‘’J’utilise des outils qui ne sont pas peut-être connus du grand public.’’

La question du genre s’avère sensible et toute étude impliquant cette notion, doit être menée avec dextérité, tout en faisant appel aux outils nécessaires et indispensables. Au cours des cinq jours qu’a duré cette formation, Marie Angélique FAYE a conduit les participants dans l’appropriation des différents outils, qui seront utilisés dans la conduite de cette étude. ‘’ J’utilise des outils qui ne sont pas peut-être connus du grand public. Ce sont des outils assez participatifs, des outils de la méthode accélérée de la recherche participative, qu’on a adaptés au genre’’ soutient-elle. Ces différents outils conçus seront utilisés par les enquêteurs pour la collecte des données sur le terrain. 

La formatrice donne des directives à suivre aux enquêteurs=

'’Il fallait qu’on fasse cette phase test sur le terrain pour qu’ils puissent appliquer ce qu’ils ont appris en théorie’’

Cette formation des enquêteurs n’a pas été que théorique. Etant donné que c’est dans la pratique que l’on atteste de la qualité de la théorie, les enquêteurs ont procédé à des exercices pratiques en situation réelle. C’est une phase exceptionnelle, qui s’est déroulée  dans le village Kpovié-Gbada dans la commune d’Adjarra. Avant l’arrivée de l’équipe d’enquêteurs, la population mobilisée était composée de différentes tranches d’âges. Dans leur rang, l’on pouvait distinguer les chefs de familles, des mères, des jeunes hommes leaders d’opinion, des jeunes femmes leaders d’opinion, des jeunes filles mères… En fonction des différentes thématiques à traiter, c’est dans des sous-groupes que les enquêtes ont été menées conformément aux outils théoriques reçus précédemment. ‘’Il fallait qu’on fasse cette phase test sur le terrain pour qu’ils puissent appliquer ce qu’ils ont appris en théorie. Parce que je tiens à la qualité du travail, à la qualité des données. Et Donc, je voulais être sûr qu’ils maîtrisent les outils, une fois sur le terrain à proprement parler. Qu’ils puissent dérouler l’étude avec beaucoup d’aisance.’’ Souligne la consultante Marie Angélique FAYE.

 

Une équipe d’enquêteuses au cours de la phase pratique de la formation

Cette formation a été un véritable cadre d’apprentissage pour les enquêteurs, qui seront déployés les prochains jours dans les six départements concernés par le projet CASCADE, en vue de la collecte des données. Charlène OUANDO, une des enquêteuses, affirme : ‘’J’ai appris beaucoup de choses. Il y avait beaucoup de choses sur le genre, que je ne savais pas. Là, il y a beaucoup de choses qui sont claires à mon niveau. Par rapport au terrain aussi, j’apprécie bien tout ce qui s’est passé pour la phase pratique.’’

En attendant les résultats, les données pourraient faciliter entre autres une meilleure compréhension de l’attribution ou non du rôle nourricier aux femmes, dans la société béninoise.

Bamidélé A. LAOUROU