’’YES’’ : Un projet multi-acteurs avec des résultats et effets immédiats sur les communautés dans l’Alibori
Le projet ‘’Youth Engagement for Sexual and Reproductive Health Right” mis en œuvre par le consortium CARE Bénin/Togo grâce à l’appui financier de l’UNFPA, tend vers sa fin avec des résultats élogieux. En 10 mois d’intervention dans plusieurs villages du département de l’Alibori, ‘’YES’’ a façonné les esprits et mentalités des bénéficiaires et acteurs des communautés qui sont désormais plus sensibles et épris des questions d’égalité de sexes, de la santé et droits sexuels et reproductifs, et bien d’autres encore. Une bonne prouesse, peut-on conclure.
En matière de résultats, au total, 244 jeunes femmes et hommes leaders sont renforcés par le projet dans les domaines de l'égalité des sexes, de la santé et des droits sexuels et reproductifs, de la résilience de la communauté, du leadership et de la participation. Mieux, ‘’YES’’ a outillé 126 femmes membres des groupements FaFa Wa par rapport à ces thématiques d’actualité. Idem pour 252 hommes qui ont vu leurs capacités renforcées par le projet. Bien d’autres résultats éloquents à l’instar des actions communautaires à impacts directs sont à l’actif du projet. Ces interventions pertinentes de ‘’YES’’ viennent rencontrer les aspirations plus fortes, de nos jours, des femmes et hommes qui rêvent d’une société plus juste et équitable, où la justice économique et la justice climatique peuvent permettre à chacun de jouir de la vie et de jouer pleinement son rôle, en tant que citoyen actif pour le développement de sa cité.
Pour atteindre ces résultats,
CARE Bénin/Togo et ses partenaires ont adopté des stratégies pertinentes au
nombre desquelles les dialogues intergénérationnels entre les différentes
couches de la communauté. Si par le passé, le dialogue parent-enfant était
presque impossible, aujourd’hui et grâce aux effets du projet, les deux acteurs
(parent-enfant) peuvent s’asseoir à la même table et discuter des questions de
sexualité et autres. Cette approche adoptée dans le cadre du projet ‘’YES’’
permet et facilite les échanges d’idées qui contribuent à enrichir les débats.
En guise d’illustration, dans les villages comme Guéné, Isènè, Sori dans le
département de l’Alibori, le poids de la tradition est en voie
d’assouplissement avec un nouveau regard plus perméable et positif sur la
femme. C’est aussi là le fruit des échanges qu’organise Hospice ALLOGNON, maire
des jeunes de la commune de Malanville à travers le sous-projet ‘’Bitchiré
fadji’’ qui signifie « causerie éducative sous l’arbre à palabre ».
A ces rencontres d’échanges et d’écoute, participent des personnes de tous les
âges qui abordent des sujets considérés autrefois tabous. Ces occasions uniques
d’interactions entre acteurs de diverses générations favorisent aussi l’ouverture
d’esprit sur certaines normes néfastes à l’épanouissement de la personne
humaine. « Grâce aux dialogues communautaires, la mentalité des
populations a changé. Les gens ne s’accrochent plus aux rumeurs », a
indiqué Hospice ALLOGNON. Au sein des
ménages, les perceptions n’ont pas fait que changer, elles sont désormais
tournées vers la recherche de solutions pérennes en vue d’établir un climat de
confiance entre les parents et les adolescentes, entre le mari et la femme. «
C’est grâce à ces dialogues institués par le projet ‘’YES’’ que j’arrive à échanger
aisément avec les parents sur la sexualité. Désormais quand je veux poser un
acte, je demande à ma mère et elle me dit ce que cela peut engendrer comme
conséquence » a témoigné Fadilath SANNI, élève en classe de 1ère
au CEG Guéné.
Dans un environnement
socio-culturel à vocation patriarcal, le projet ‘’YES’’ a contribué à briser
les barrières sociétales. « Les comportements de nos maris ont changé
positivement. Il existe désormais une bonne collaboration entre les maris et
leurs femmes », a confirmé Chantal
SABI GADO, membre d’un groupement FaFa Wa.
Cette avancée au sein des
couples n’est pas venue ex-nihilo. Les hommes sont également renforcés en
matière de dialogues, d’égalité des sexes, de la santé et des droits sexuels et
reproductifs, de la résilience de la communauté, du leadership, etc. « Avec
le projet ‘’YES’’, nous avons compris qu’il est très important de cultiver
l’harmonie avec notre femme au sein du foyer. Il faut protéger sa femme et ne
pas la taper. Protéger aussi son enfant et ne pas la marier avant l’âge adulte »,
a confié Issoufou MAMA, très engagé dans la lutte contre les VBG dans le village
Sori.
A l’heure du bilan, le projet
‘’YES’’ a impacté plus d’uns avec des effets positifs immédiats sur les
bénéficiaires et acteurs de communautés.
Bamidélé LAOUROU
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