A la date du 17 Août 2020, le Bénin a enregistré au total 2095 cas confirmés, 1705 guéris pour 39 décès.
Le Bénin compte 10.008.749 personnes dont 51,2% de femmes. Les 5,30% de
cette population ont moins de 18 ans, 55% des femmes béninoises et 36% d’hommes
ne sont instruits.
De ces constats, il ressort que les femmes s’occupent des soins des membres de leurs familles et contribuent substantiellement aux survies de leurs ménages. Elles sont très peu représentées dans les instances de gestion de COVID-19. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables au COVID-19 compte tenu de leurs activités qui nécessitent le contact avec d’autres personnes surtout dans les marchés et les écoles.
On avons aussi remarqué que les mesures de distanciation sociale sont quasi difficiles à respecter dans les marchés compte tenu du contexte socio culturel et des pratiques de ces femmes qui sont à chaque fois à la recherche de clients. Malheureusement, on note un manque de dispositifsde lavage des mains dans plus de la moitié des ménages béninois.
Nous pensons que ce manque de dispositifs de lavage des mains est un facteur favorisant la propagation du virus à une vitesse incontrôlable. Hormis les grandes villes du Bénin où les populations s'efforcent à respecter les gestes barrières, en milieu rural certaines personnes restent encore sceptiques par rapport à l’existence de cette pandémie. Les mêmes constats sont faits sur dans les lieux de culte qui sont fréquentés par une grande partie des femmes béninoises.
Sur le plan sanitaire, le plateau technique est défaillant et ne permet pasd’offrir des soins de santé de qualité malgré les efforts fournis par lesautorités ces dernières années avec des reformes dans ce secteur.
Le secteur informel constitue la principale source de revenu de la majoritédes populations et le sous-secteur agro-alimentaire traditionnel est très largementcontrôlé par les femmes. Nous les trouvons très actives dans les
marchés où elles sont plus exposées au COVID-19. Le risque de contamination au
COVID-19 est élevé dans ces marchés à cause de la promiscuité, des
interactions, de la manipulation de l’argent et l’insuffisance des règles de
l’hygiène. Ces marchés ne sont pas dotés de dispositifs de lavage des mains.
Malheureusement, le revenu issu de leur activité ne leur permet pas de s’offrir
un service de santé de qualité.
Ces femmes courent également le risque de subir les violences basées sur le genre car l’une des raisons qui favorisent ces violences c’est la faiblesse de leur pouvoir économique. Nous soupçonnons que les charges des ménages pourraient donc se reposer plus sur les hommes qui ne sont guère épargnés des effets néfastes de cette pandémie. Le manque de compréhension autour de la gestion des charges quotidiennes des ménages pourrait engendrer des violences conjugales.
Même si cette pandémie a permis au gouvernent béninois de développer une
stratégie innovante de lancement d’une plateforme de formation à distance au
profit des étudiants., nous pensons que cette pandémie pourrait également agir
sur les résultats scolaires des enfants qui sont restés confinés pendant deux
mois environs sans aller à l’école et surtout chez les jeunes enfants qui
attentent le 10 Août 2020 pour reprendre le chemin des classes.
En moyenne, 1% des jeunes filles et adolescentes tombent enceinte chaque année dans nos établissements
scolaires. Par exemple, le département de l’Atacora seul a totalisé 147 cas de grossesses en juin 2020
CARE dans le cadre d’une analyse rapid genre de COVID-19 en Afrique de l’Ouest en Mai 2020 a mis en évidence de graves répercussions économiques, sanitaires et financières de cette pandémie , qui seront particulièrement graves pour les femmes.
Somme toutes, les femmes et les enfants sont parmi les personnes les plus vulnérables au COVID-19, compte tenu des impacts socioéconomiques de cette pandémie sur ces groupes cibles. Le gouvernement devrait mettre en place des mesures sociales pour soulager ces groupes cibles à travers l’intensification des séances de sensibilisation dans les médias, les marchés et les écoles comme c’est le cas au Maroc. L’Etat pourrait voir la possibilité d’organiser un dépistage systématique des femmes dans les marchés et celui des enfants dans les écoles dans l’optique d’une prise en charge rapide des personnes détectées positives au COVID-19. Il serait intéressant de protéger les activités économiques des femmes autant que possible à la suite de la levée des restrictions à travers le renforcement de système de micro-crédit aux plus pauvres.
Larénam, Lomé-Togo, 2020. Photo ©Lina Mensah/Care international |
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