"Je me demande si on pourra retrouver notre vie d’avant. Je ne sais pas si je pourrais récupérer la boutique..."
Katraelle Johnson, vue de travers une machine |
Katraelle Johnson, 34 ans. Mère de deux enfants, Restauratrice, artisane, couturière. Porto-Novo, Bénin.
« Avant, j’étais dans ma boutique près du marché de Gbègo, et je vendais un peu de tout, surtout de l’alimentation. Mais avec le Covid, les gens ne venaient plus, je n’avais plus de client. Les gens avaient peur, et moi aussi. Donc je suis restée à la maison. Et puis l’idée m’est venue de confectionner des habits pour enfants et de les vendre en ligne.
Je connaissais déjà Mariam depuis 3 ou 4 ans. Je lui fais confiance, c’est ma couturière. Quand je suis venue avec ce projet, elle a tout de suite accepté. Elle me fait les coupes, m’a appris à me servir de la machine, et voilà.
Actuellement, la clientèle manque, car les églises sont restées longtemps fermées. S’il n’y a pas de messe, de baptême ou de cérémonie, les gens ne se font pas faire de nouveaux vêtements. S’il n’y a pas d’événement, il y a peu de commande. Mais là, comme les églises ont rouvert, quelques personnes sont venues. On gère avec ça.
Les écoles qui ont fermé, ça c’était encore autre chose. C’est vraiment difficile de s’organiser avec les enfants. J’ai mon petit à la maison, et la grande a pu reprendre, car elle est en classe d’examen.
J’ai peur. Le nombre de cas vient d’augmenter, et j’ai vraiment peur. On ne peut rien faire à part continuer de pratiquer les gestes barrières.
Katraelle Johnson, sur sa machine |
Je me demande si on pourra retrouver notre vie d’avant. Je ne sais pas si je pourrais récupérer la boutique, ou s’il faudra faire encore autre chose. C’est l’incertitude et l’angoisse totales ».
Porto-Novo, Benin, 2020. Photo © Laeïla Adjovi / CARE international
Commentaires
Enregistrer un commentaire