FaFa Wa chez CARE Bénin/Togo : de groupements à réseaux pour l’autonomisation des femmes dans nos communautés
En 2021, CARE Bénin/Togo a expérimenté une action pilote de constituer les groupements FaFa Wa en réseaux, afin de renforcer la voix collective des femmes, leur autonomisation et la création des conditions durables de bonne gouvernance à l’intérieur des groupements. Six mois après cette expérimentation, d’importants changements se constatent au niveau des femmes dans nos communautés.
Le Reseau Samadewa de Ouake en pleine cotisation |
Un groupement en pleine cotisation à Djougou |
Financée par l’Initiative régionale de CARE Women on the Move (WOM) et CARE Bénin/Togo elle-même, cette action pilote de mise en réseaux des groupements a permis d’avoir 194 groupements matures, constitués en 20 réseaux à la suite de leur accord dans les départements de l'Alibori, la Donga, le Couffo, le Zou, les Collines et l'Ouémé. 96 nouveaux groupements ont été créés, ce qui porte à 558 les nouveaux groupements créés au cours du FY21.
Au lendemain des mises en réseaux, les femmes expriment leur joie d’appartenir à ces instances qui constituent de creusets d’échanges et de partages en communauté. « De simple groupements FaFa Wa, nous sommes allées au réseau. Les bienfaits sur le plan social concernent la santé et l’éducation de mes enfants pour une harmonie de la famille sont énormes. Sur le plan économique, je suis indépendante, avec l’appui du groupe, j’achète du maïs, du arachide, du soja que je revends. Notre appartenance à un réseau nous a fait grandir sur le plan social et économique… » AFFETO Eloise, présidente du groupement Ifèkogbe, membre du Réseau Ebouolouwa (qui signifie Don de Dieu).
Plusieurs succès ont été enregistrés au cours de cette phase d’expérimentation de mise en réseaux des groupements. Nous pouvons citer, entre autres, l’engagement des membres des groupements à se mettre en réseau, la mise en place des réseaux, la disponibilité des groupements à se mettre en réseau. « Depuis que mon groupement est membre du réseau Irkè-m’adi issè, nous avons beaucoup appris du réseautage et également, sur le plan social et économique. Mon groupe a fait un prêt de 275.000F dans le réseau, avec lequel nous avions fait des achats des produits vivriers, du maïs et du mil pour stocker et revendre pendant la période de cherté. Après notre première vente, nous avons fait un bénéfice de 131.000F. Tous les membres étaient vraiment contents. » ALAMOU Amina trésorière du réseau Irkè-m’adi issè (Que Dieu nous garde) de Galiel (Malanville).
Nonobstant ces changements, la phase expérimentale n’est pas sans défis pour les femmes, les groupements, les réseaux et aussi pour CARE Benin/Togo. Nous avons entre autres, le manque de volonté de certains catalyseurs à appuyer la mise en réseau, le déplacement des femmes d’un village à un autre pour les réunions de réseaux et le fonctionnement et le suivi des réseaux en absence de mise en œuvre de projet sur le terrain, La réticence de certains membres à accepter le réseautage et le manque de synergie entre les groupements. Le défi majeur est le besoin en renforcement des capacités des femmes afin de rehausser le niveau de gestion des réseaux et de rendre ces femmes capables de conduire des actions collectives.
Plusieurs perspectives sont en effet en vue, afin d’élargir cette expérience sur les deux pays d’intervention de la mission de CARE Benin/Togo. Nous notons entre autres la possibilité de couvrir toutes les zones d'interventions de CARE, faire de plaidoyers pour la reconnaissance juridique des groupements/réseaux, faciliter leur liaison financière avec les institutions de microfinance, faire un bon suivi de l'évolution et l’opérationnalisation des réseaux.
Rosine KEDEDJI (CARE)
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